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2 août
Reposés de notre retour épique des camps d’altitude,
nous démarrons le 4 la marche de sortie. Nous repartons
déçus de ne pas avoir atteint la cime mais fiers
du travail effectué sur ses flancs.
Comme une femme pudique, le Broad Peak nous a dévoilé tous
ses charmes par bribes mais ne s’est pas laissé conquérir.
Le cache-cache météo n’a fait qu’accroître
notre désir de l’amadouer. Emportés par
la dynamique de nos succès passés, nous pensions
que la belle s’offrirait à nous sans se rebiffer.
Mais nous avons dû augmenter notre engagement, élever
notre niveau, peiner sur ses flancs, prendre des risques. Malgré tout,
elle s’est refusée. Enveloppée dans ses
voiles de nuages et protégée par des vents violents,
elle a utilisé la neige et les avalanches comme défense.
Petit à petit, elle a usé nos forces, émoussé notre
hargne. La montagne n’a pas été sensible à quatre
gars arrivant exténués aux camps d’altitude
avec 20 à 25 kg sur le dos. Nous avons joué sur
le capital sympathie pour l’attendrir. Mais cette année,
pour la conquérir, il fallait des moyens professionnels
avec tout le support technologique et logistique possibles,
une grande équipe avec des porteurs d’altitude
pour profiter de la dynamique de groupe et utiliser tous les
créneaux de beau pour pousser vers le sommet.
A côté de cette grosse machine, nous préférons
notre petit groupe. Nous avons vécu des moments très
forts à essayer de charmer la belle qui hantait nos
nuits depuis des mois. L’altitude, la fatigue, l’éloignement
ont décuplé les émotions.
Merci à tous de nous avoir permis de vivre ces moments
magiques. Vous étiez avec nous sur la montagne…
Pierre-Yves |
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1er août
Rebonjour à toutes et à tous !
Un bonjour plein de bonheur car nous avons retrouvé notre
camp de base tous sains et saufs, mais un bonjour empreint
d’un peu de tristesse de n’avoir pas pu fouler
la cime du 8000 m de nos rêves.
Nous sommes partis pour une directe camp de base - camp 2 à 6200m
d’altitude avec cinq jours de gaz et de vivres. Nous
retrouvons nos tentes légèrement affaissées
sur les socles que nous avions tous les quatre tant bien que
mal bâtis sur cette arête aérienne tout
au bord d’une immense corniche. Nous avions besoin d’un
beau soleil pour progresser. C’est une tempête
de neige avec des vents de 100 km/h qui nous accueille. Seule
la voix chaude et pleine de bons conseils d’Alain à la
radio nous relie encore à la réalité.
Nous sommes les derniers à faire le siège de
la grande montagne et nous sommes bien déterminés à y
parvenir. Mais après trois jours de ce régime,
la neige au-dessus du camp 2 s’accumule et s’accumule
et, dans nos tentes, nos forces physiques et morales diminuent.
Nouvelle tempête. Pierre-Yves a peur que je m’envole
car il voit ma tente monter et descendre au gré du vent.
Et voici que nos minuscules plate-formes s’effritent à vue
d’œil, comme nos derniers espoirs.
Démontage de la première tente. Puis nous nous
enfilons tous les trois dans la deuxième, accrochés
l’un à l’autre pour nous réchauffer.
Pierre-Yves a un léger man, Claude est fort comme le
Yéti et moi, après deux regards, je m’échappe
le plus rapidement possible vers le bas sans finir d’aider
au démontage de la seconde tente car je ne sens plus
ni mes orteils ni mes doigts.
Rappel, descente lente, tellement lente, nouveau rappel. Nous
sommes chargés comme des yacks. 25 kg chacun ! Vite
! Retrouver le camp 1. Rappel encore et, vers 5800 m, le vent
qui faiblit… La température permet à nouveau à nos
extrémités de retrouver un peu de sensations.
Ouf ! Pierre-Yves et Claude me rejoignent avec des gueules
pas possibles. On se sourit un peu… On a échappé au
piège du vent et du froid.
Camp 1. Démontage des tentes et encore du matos à tirer
en-bas. Comment allons-nous faire ? Vraiment aucune envie de
remonter chercher tout ça. Notre ingénieur Pierre-Yves
nous invente d’énormes sacs que nous faisons glisser
dans les parties neigeuses au bout d’une corde accrochée à nos
baudriers.
Pierre-Yves prend la tête pour la deuxième partie
de la descente. Il va voir deux relais lui sauter à la
figure. A chaque fois, beaucoup de chance ! Ensuite, un relais
entier m’explose, complètement pourri, dans les
doigts. Je plonge sur les gros blocs pour les retenir mais
le reste part. Je hurle. Au-dessous, Pierre-Yves évite
l’avalanche de pierres mais la corde, dix mètres
au-dessous de Claude et moi, est sectionnée. Débarrassage
attentif, sans assurance pour nous deux.
Puis nous retrouvons tous les trois avec joie notre précieux
Alain. Le sacré pote qui a réussi à convaincre
le cuistot, son commis et notre officier de liaison de l’accompagner
au pied des cordes fixes pour nous soulager d’une bonne
partie de tout ce poids. La tension se relâche enfin,
mes yeux se brouillent. Alain, attentionné comme une
maman, nous fait même la surprise d’un verre de
coca et prend bien soin de nous, le bougre !
Félicitations au Néo-Zélandais Jim, à l’Iranien
Mehdi et aux deux Canadiens qui ont réussi le sommet.
Chapeau ! Les seuls des septante alpinistes que nous étions à réussir à fouler
la cime. Un tout grand bravo les gars !
Quant à nous, nous sommes heureux d’avoir vécu
cette belle aventure. Nous avons été tous les
cinq au bout de nous-mêmes, au bout du monde, au bout
de l’amitié. Il nous manque le plus important
: le bout du Broad Peak. Celui-là, j’en ai assez
bavé pour l’avoir en moi. Un sacré pari
que j’ai perdu là… Allez va, avec le sourire
et l’envie que je sens, je suis sûr que je vais
me refaire !
Et puis… On se réjouit de revoir la première
fleur, de retrouver enfin ceux que l’on aime…
A tout bientôt.
Tony |
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Vendredi 30 juillet
Ç a n’a pas manqué ! La nuit dernière, les tantes
du camp 2 ont été secouées comme des pruniers. Après
la neige, le vent ! Les copains ont décidé de passer encore une
nuit au camp 2, histoire de tenter un dernier barreau d’honneur. De mon
côté, je suis allé avec Ali au camp de base du K2 pour prendre
des nouvelles. Peu de changement depuis notre dernier passage. Le camp se vide,
tout le monde est à la recherche de porteurs. Je croise Hansen, le toubib
mais néanmoins client de Kari Kobler. Il a réussi le K2 mais jure
de ne plus revenir sur un 8'000. C’est vrai qu’après le K2… Kari,
n’a pas réussi le sommet mais a placé 14 de ses clients et
sherpas au sommet, une belle réussite ! Hansen me montre la dizaine de
graphique météo qu’il reçoit de Berne. Ils correspondent à ceux
de Yan en plus technique. Le temps se gâte jusqu’au 1er - 2 août,
pour faire suite à une lente amélioration. Je pense donc que les
potes abandonneront demain. Parmi les connaissances je croise Marco qui, victime
d’un virus, a abandonné au camp 2. Parcisio a dû laisser ses
chances de succès de côté, pour sauver la peau du célèbre
espagnol Onazaval, laissé pour mort au camp 4. J’ai vu les photos
de ses pieds et de ses mains. Je pense qu’il en a fini avec les 8'000,
lui qui a peut-être le nombre le plus élevé de 8'000 au monde à son
actif. Dans les bonnes nouvelles, Daniel a dû réussir son K2 et
pour l’instant il n’y a pas de mort à déclarer. Un
vrai miracle avec tout ce monde. Je vous souhaite à tous un bon week end.
A tout bientôt ! Ciao !
Alain |
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29 juillet
Voilà, ça y est, ils sont partis hier à six
heures du matin vers le camp 2.
Moi je reste là avec la cuisine et l’intendance.
Je les regarde longtemps disparaître dans cette mer de
glace tant de fois parcourue et, à chaque crête
de vague, je leur lance un salut plein d’envie.
Pourtant, en regardant bien, je pourrais préférer
le confort du camp de base. Dix heures de montée dans
des pentes très raides, une météo qui
tourne à la neige, les dangers de la très haute
altitude, les imprévus, porter, faire chauffer de l’eau
toute la journée, faire à manger… Alors
qu’ici, j’ai une tente trois places que pour moi,
un pc avec une dizaine de films, 40 giga de musique, toutes
sortes de bouquins, du plus léger au plus sérieux.
Le moindre des mes désirs est exécuté avec
la mention encore toute coloniale : « Yes, Sir. No problem,
Sir ». Mais tout le confort ne vaut pas le parfum de
l’aventure… Ma rage passe dans le backgammon. Je
leur à tous appris à en jouer et je les ai tous
râclés !
Mon calme revient lors des contacts radio. J ’écoute,
conseille, encourage et leur passe la météo que
je viens de recevoir par sms. Pas terrible, la neige revient… Elle
est même venue avec une demi-journée d’avance,
ce matin.
Incroyable. Yann, qui nous envoie la météo de
Chamonix, ne s’est trompé depuis bientôt
un mois qu’il nous envoie ses bulletins, que sur deux
demi-journées. Yann, tu es une star, un vrai plus pour
une telle expédition. Au nom de tous les copains, je
t’envoie l’accolade pakistanaise.
Hier c’était aussi le jour de la première
victoire sur le Broad Peak. Quatre personnes ont réussi
le vrai sommet, les premiers depuis bien longtemps. Il y avait
un Iranien, deux Canadiens et un Néo-Zélandais.
Aujourd’hui les copains resteront au repos au camp 2
avant de monter les tentes un peu plus haut, demain. Heureusement,
car cette nuit il y a eu de la neige et de forts vents.
Voilà, c’est tout pour l’instant.
A tout bientôt. Ciao !
Alain
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26 juillet
Journée particulière : celle où mes chances
d’aller au sommet sont ruinées, celle où tout
un plan de rêve et de travail s’écroulent,
comme ça, sans prévenir, sans comprendre pourquoi
cela me tombe dessus. Il me reste à accepter et à transformer
l’échec en succès. Celui-ci repose désormais
sur les épaules des copains.
Début d’œdème pulmonaire plus inflammation
intercostale, voilà le diagnostic du toubib appelé aujourd’hui.
Œdème car, avant-hier, je n’ai pas fermé l’œil
au camp 2. Tout allait pourtant bien. Je suis monté doucement,
avec du poids mais doucement, j’ai longuement pellé et
piqueté une plate-forme pour installer nos tentes. Je
suis déjà monté plus haut, aussi… Qu’ai-je
fait de trop ou de pas assez ??? Descendre tout de suite a été salvateur
mais reste une belle bronchite !
Inflammation costale : sans doute le fait d’avoir porté et
porté des sacs remplis de notre confort minimum (nous
sommes la seule expé à ne pas utiliser des porteurs
d’altitude).
La douleur était déjà là, insignifiante.
Elle a grandi avec l’altitude, les efforts … les
massages des copains… Ou quand le bien est l’ennemi
du mal.
Les lectures de ces grandes expéditions nationales me
reviennent à l’esprit. Après tout, Hint à l’Everest,
Dyrrenfuth et Herrlikhofer au Nanga Parbat ne sont pas allés
au sommet. Ils menaient leurs troupes depuis le camp de base.
C’est aussi le cas de Bolenza, actuellement au K2. Maigre
consolation, mais consolation tout de même !
Les copains m’investissent de ce nouveau rôle,
me reconstruisent le moral, me promettent d’être
des dieux là-haut… et de me rapporter trois cailloux
! Alors, comme le rôle change, le moral revient.
Vous en bénéficierez aussi car j’aurai
ainsi plus le temps d’animer le site.
A tout bientôt.
Alain
Nota bene : Le 26 juillet, c’est aussi le jour où les
membres d’une expé espagnole et d’une expé italienne
ont mis le pied sur le sommet du K2, ce qui n’avait pas été le
cas depuis 2001.
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25 juillet
Chers amis,
Même au bout du monde, nous sommes raccrochés
aux adages des Anciens. Hé oui, la lune :
elle est devenue montante le 20 juillet et depuis, la météo
semble s’inverser. Alors que durant près de trois
semaines, nous n’avions pas eu un seul jour sans neige
(petite quantité de neige tout de même !!!), voilà qu’un
soleil de plomb purge tous les couloirs du Broad Peak.
Bien sûr, cela fait nos affaires.
Le 22, nous avons passé une nuit au camp de base avancé.
Le 23, une nuit au camp 1 et le 24, nous avons installé le
camp 2. Quant à aujourd’hui 25 juillet, nous sommes
redescendus au camp de base pour nous octroyer deux jours de
repos. L’occasion aussi pour Alain de faire un point
santé car une douleur dans les bronches se fait sentir.
Sinon, l’acclimatation suit son bonhomme de chemin malgré le
retard pris à cause du mauvais temps.
Après ces deux jours de repos, nous allons partir à l’assaut
du sommet tout en espérant que le soleil continuera
d’illuminer cette magnifique montagne.
Toujours en pensées avec vous et avec Florian qui va
incessamment rentrer dans la vie active.
On vous embrasse bien fort.
A plus.
Claude
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Mercredi 21 Juillet
Hier soir nous avons eu une longue discussion sur la stratégie à adopter
pour la suite de notre expédition. Il nous reste 15
jours pour monter le camp 3 et faire une tentative vers le
sommet. Cela semble beaucoup, mais en réalité nous
n’avons plus un jour de réserve. Les allées
et venues entre les camps nous prendront tout le temps. De
plus, la neige tombée en abondance, plus d’un
mètre au dessus du camp 2, ne nous aide pas. Nous devons
attendre que les couloirs à avalanches se purgent. Sinon,
chaque traversée devra être analysée minutieusement,
le risque étant multiplié par dix. Nous allons
devoir jouer avec la météo, qui ne nous laisse
jamais plus d’une demi-journée de répit
avant que la neige et le vent reviennent.
Malgré tout,
notre moral reste bon, notre équipe n’est jamais
meilleure que lorsque qu’elle est obligée de trouver
des solutions originales pour s’en sortir. Après
avoir discuté de notre stratégie, nous avons
encadré une phrase : « PAS DE COMPROMIS SUR LA
SÉCURITÉ !». Ces 15 prochains jours doivent
rester une belle aventure. Si la peur nous accompagne à chaque
pas, le plaisir n’est pas là. Nous avons toujours
privilégié le plaisir ce qui nous a permis de
grimper tant de beaux sommets. Nous partons demain pour le
camp 3, vous n’aurez donc plus de nouvelles pendant environ
1 semaine. A tout bientôt.
Pierre-Yves
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19 juillet 2004
Un grand et beau bonjour du camp de base ou le mauvais temps
fait rage depuis 8 jours. Samedi passé, n’y
tenant plus, nous avons fait un « quick », jusqu’au
camp 1 pour y porter nourriture, tentes d’altitude,
gaz et « matos ». Nous avons remonté une
goulotte très technique et engagée sur 300
mètres, Pierre-Yves en tête, Alain caméra
en mains, conduisant au pied même de la directicime
du Broad ça va être frissons garantis. Ensuite,
nous nous sommes retrouvés de dos au camp 1, dans
la tempête. Claude et moi avons passé une nuit
horrible la tête hors de la tente qui était
bien trop petite pour nous. Rires et cauchemars assurés.
Retour au camp de base. Tous les météorologues s’accordent à prévoir
un temps splendide du jeudi 22 au dimanche 24 juillet. Des 9 expéditions
qui tentent le Broad, nous ne sommes plus que 3. Ce sera l’occasion pour
nous d’installer le camp 3, quant aux 2 autres expéditions arrivées
3 semaines avant nous, elles tenteront leur dernier assaut, avion oblige. Les
70 grimpeurs des différentes expés qui attendent depuis plus d’un
mois au pied du K2, vont également profiter de ce créneau pour
atteindre la cime. Aie aie aie !!! espérons que tout se passe bien également
pour eux, mais la foule est un important facteur d’incident en montagne.
Sinon ici on tient la route, on tient le moral et on tient les paris… On
est une putain de bonne équipe !!!Becs à flots, à bientôt,
on vous aime…
Tony |
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16 juillet 2004
Le temps est au mauvais depuis 3 jours. Rien de trop méchant
mais il nous empêche de monter. Le temps pour nous de
bâtir le plus beau camp de base avec muraille, chemin,
drapeau, monument. Le temps de ré asseoir sa tente sur
un glacier mouvant. Le temps des rencontres avec le passage
de maints visiteurs attirés par l’hospitalité de
notre camp. Le temps de visiter le camp de base du K2, transformé pour
son 50ème anniversaire en fête foraine. Le temps
de rendre hommage sur le mémorial Gilke, le temps des
légendes : Mehrvan Sha, premier pakistanais au sommet
du K2 avec qui nous passons une journée rayonnante de
bon sens et d’humour. Le temps de lire, le temps de ne
rien faire aussi, le temps des remises en question, le temps
du doute est-il proche ? Vite, il faut remonter car le temps
nous est à tous compté.
Alain |
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13 juillet 2004
Depuis notre arrivée au camp de base
notre programme s’est bien déroulé. Aidés
par une météo clémente, nous avons installé le
camp 1 à 5’350 mètres et avons stocké le
matériel du camp 2, juste en dessous de 6'000 mètres.
L’ascension ne nous laisse aucun répit. Depuis
le pied de la montagne, équipés de crampons,
piolets, baudriers et casques, nous grimpons des pentes de
45° à 50°. Les seules parties planes sont les
camps surchargés. La difficulté se mêle
au plaisir. La montée au camp 1 nous a permis de découvrir
une goulotte magnifique mais exigeante. Les moments de joie
se mêlent aux moments de tristesse. Florian, blessé à une
main, a dû nous quitter et rentre actuellement en Suisse.
Le 12 juillet, date de mon anniversaire, mes amis m’ont
offert un moment magique en face du K2, avec de multiples cadeaux
mais le plus précieux, 10 minutes de conversation téléphonique
avec la personne de mon choix.
Aujourd’hui nous nous sommes retranchés au camp
de base car la météo s’annonce difficile
jusqu’à dimanche. A ce jour, aucun sommet de 8'000
mètres n’a été atteint dans le Karakorum
malgré un nombre d’expéditions record.
Pierre-Yves
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11 juillet
A vous qui attendez avec impatience des nouvelles du toit
du monde, à vous
parents, amis, connaissances ou collègues.
Alain m'a appelée avant-hier vendredi pour me dire
qu'ils avaient des
problèmes avec la connexion internet et qu'ils seraient
désormais dans
l'impossibilité de recevoir des mails ou d'actualiser
le site au gré de leur
progression.
Voici donc en bref quelques nouvelles du « front ».
Tout le monde va très bien et mis à part quelques
problèmes digestifs
entraînant parfois un besoin urgent, tous sont en pleine
forme et profitent
un maximum des magnifiques paysages parcourus. Le timing
est respecté mais
la météo n'est toujours pas optimale : en effet,
les flocons de neige
tombent tous les quatre à cinq jours et recouvrent
impitoyablement toutes
les traces!
La longue progression amenant notre fine équipe
au camp de base est
désormais terminée. La journée de samedi
a été consacrée à une petite
marche
d'acclimatation jusqu'au camp 1 tandis que la journée
d'aujourd'hui a été
consacrée au repos. A partir de demain lundi, Cento,
Claude, Florian,
Pierre-Yves et Alain remonteront jusqu'au camp 1 et, de là,
rejoindront
l'emplacement du camp 2 qu'ils installeront. D'ici vendredi,
ils seront de
retour au camp de base car le temps devrait à nouveau
se gâter.
Voilà. J'espère que j'ai traduit fidèlement
le récit qui m'a été fait via le
téléphone satellite. L'appel s'est terminé en
queue de poisson. Pas le temps
de transmettre des gros becs à tout le monde. Je prends
la liberté de
l'écrire car je suis persuadée qu'ils le pensent
tous très fort !
A bientôt.
Karine
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3 juillet 2004 - Paiju camp
Bonjour à tous,
Batterie oblige, juste ce petit mot durant notre longue marche
d'approche d'une semaine. Cela fait deux jours maintenant que
nous marchons quotidiennement 8 heures. On pourrait croire
de tout là-bas que c'est une corvée, mais non
c'est un plaisir ! Rythme lent, soleil, chaleur, paysages grandioses
et pour nous accompagner toujours 90 sourires, ceux des 90
porteurs hunzas et baltis qui nous accompagnent jusqu'au camp
de base. Ces hommes forcent notre admiration et le respect.
Nous 5 ici avons lu avec passion et observé avec délice
les photos des paysages et sommets de cette marche d'approche
et pourtant, il faut le vivre pour se rendre compte comme tout
ici est démesure et de combien la réalité de
ces beautés dépasse ce que l'on peut trouver
dans les livres.
Ce soir nous dormons au pied des féériques Tours
de Trango. Dimanche une journée de repos avant d'atteindre
le camp de base mercredi ou jeudi. Nous sommes tous en pleine
forme, moral à fond et impatients de découvir
ce qui nous attend.
On embrasse très fort tous ceux que l'on aime et n'oubliez
pas : vous marchez avec nous !
Tony |
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30 juin 2004
Skardu 2400m d'altitude sur une petite terrasse surplombant
l'Indus.
Quatre jours que nous sommes partis et déjà de
nombreuses aventures à relater: celle du supplément
de bagages, 68kg de trop; celle des négociations qui
nous ont permis de nous en tirer sans rien payer; celle du
sac à dos de Tony, perdu quelque part entre Londres
et Islamabad; celle de notre sympathique rencontre avec Amirullah,
notre représentant sur place et de Ali, le guide qui
nous accompagnera jusqu'à notre retour; celle de nos
repas gargantuesques sur les toits d'Islamabad; celles de nos
1ères touristas; celle de notre diplomatie calculée
vis-à-vis de Waheed, notre homme de liaison; celle de
l'accident d'Akbar, notre chauffeur, qui a bien failli lui
coûter la vie; celle de la longue remontée de
la KKH, la Karakora m highway; celle des camions peinturlurés
et des ponts interdits; celle des rencontres avec un peuple
bien loin des turpitudes de CNN et des mauvaises presses que
l'on veut faire à ce pays; celle de nos débats
sur le nom de la face du Nanga Parbat, le 1er 8000 que nous
rencontrons dans notre vie; celle de ces paysages traversés,
grandioses ou plutôt majestueux; celle de cette histoire
qui continuera...
Les nouvelles de la montagnes ne sont pas trop réjouissantes.
Il y a beaucoup de neige et la progression est difficile, mais
le moral est au top et l'appétit vient en mangeant.
Demain, départ pour 6 à 7 jours de trek. Salut à tous.
Alain |
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